Une semaine citoyenne pour nos apprenants en formation

Dans le cadre du parcours citoyen qui est intégré aux formations de nos apprenants en BPJEPS, Sport Bretagne a mis en place cette année une « Semaine de l’Educateur citoyen/éducatrice citoyenne ». Kevin Lagrèze est ainsi intervenu en fin d’année dernière auprès de l’ensemble de nos promotions, sur trois thématiques : la laïcité, l’égalité femme-homme et la citoyenneté -discrimination. 

Interview de Kévin Lagrèze

Kévin, pourquoi as-tu pris en charge l’animation de ces thématiques au sein de l’établissement ? 

J’ai à la base une formation en animation sociale et au sein de l’établissement je suis également référent « égalité femmes-hommes » et « lutte contre toutes les formes de violences ». Ce sont des sujets qui me tiennent à coeur de part mon parcours et c’est tout naturellement que Guillaume Menaut (chef des coordonnateurs de formation au sein de Sport Bretagne) m’a demandé de prendre en main ces thématiques. Au départ, j’intervenais uniquement sur la « laïcité » auprès des apprenants et part la suite on a voulu enrichir cet angle « citoyen » avec l’équipe de coordonnateurs, en lien avec la politique de l’établissement largement tournée vers la Responsabilité Sociale des Organisations (RSO). Notre objectif premier à Sport Bretagne, en tant qu’organisme public, est de former des animateurs et des éducateurs et surtout des citoyens. 

Comment as-tu construit tes interventions sur ces différentes thématiques ?

Sur ces trois thématiques, j’ai effectué pas mal de recherches, je me suis documenté à travers des textes de loi, des interventions de professionnels … mais aussi grâce aux réunions à la Région Bretagne où ces enjeux sont largement traités. J’ai également eu une formation de deux jours sur la laïcité, avec la Ligue de l’enseignement. Toutes ces connaissances se sont accumulées au fil du temps et j’ai ensuite fait le tri en orientant les interventions en fonction du public et des messages qu’il me semblait important de faire passer … mais en n’étant pas dans une logique de cours magistral.

A chaque fois, j’ai organisé la demi-journée en deux temps : l’expérimentation via certaines activités mais aussi beaucoup de temps d’échanges sur lesquels je viens animer les débats et apporter des contenus via différentes ressources. Sur le sujet de l’égalité femmes-hommes, j’ai par exemple bénéficié de jeux de société transmis par Mme Pondemer, référente de la Région Bretagne sur ces questions. 

On sent que c’est ancré en toi. Comment fais-tu pour transmettre cet état d’esprit ? 

Ces sujets me parlent effectivement et j’essaie au maximum de transmettre l’importance de ces enjeux aux apprenants. Les retours d’ailleurs ont été positifs. J’ai senti une prise de conscience de la part de certains et c’est l’objectif. J’ai pu voir que la thématique sur l’égalité femmes-hommes était très importante pour les femmes mais que les hommes se rendent compte aussi des décalages qui existent. Le sujet sur la laïcité est certainement le plus compliqué à aborder car il n’est pas toujours compris de tous. J’essaie de leur transmettre que la laïcité ce n’est pas que la religion, mais c’est aussi et surtout un cadre qui permet le débat et qui laisse la liberté à chacun de s’exprimer. Sur le sujet de la discrimination, on a certains jeunes qui se sont exprimés car ils se sont retrouvés dans des situations particulières. C’est du réel et cela a donné lieu à quelques moments forts d’un point de vue émotionnel. Tout de suite, c’est plus concret et forcément plus parlant pour chacun. 

Quel est l’objectif final dans la mise en place de ce parcours citoyen ? 

Ce qui est intéressant pour nous c’est de leur donner des notions, des outils afin qu’ils ne se retrouvent pas dans des situations professionnelles futures où ils seront dans l’embarras, dans l’incapacité de répondre à une problématique. Après, ce sont aussi les expériences qu’ils vivront sur le terrain qui leur permettront de se forger un discours, une posture … en reprenant peut-être aussi les exemples que l’on aura pu aborder ensemble. 

Et la suite ? 

La digitalisation très certainement ! On va créer un parcours digital qui sera accessible à nos apprenants avec pourquoi pas une boite à outils. La mission sera remplie quand on aura plus besoin de faire de cours sur l’égalité femmes-hommes, car elle sera atteinte (sourire).