Aisance aquatique : du nouveau pour les futurs Maîtres-Nageurs Sauveteurs de l’AAN Dinard
Participer à l’inclusion des enfants en situation de handicap
Dans le cadre de leur formation « BPJEPS AAN », les apprenants ont passé ces trois dernières semaines un certificat d’aisance aquatique, avec une option « adapté » en partenariat avec la Ligue de Bretagne de Sport Adapté. Ils pourront ainsi désormais encadrer des enfants valides et en situation de handicap.
Chez Sport Bretagne, toutes les formations sont pensées pour coller au maximum à la réalité et aux besoins du terrain. Lorsque Coline Ladiray est devenue référente de la formation Activités Aquatiques de Natation (AAN) à Dinard il y a un an et demi, elle s’est inscrite dans cette dynamique. Cette année, elle a par exemple fait appel pour la première fois à la Ligue de Bretagne de Sport Adapté pour permettre aux apprenants de passer leur certification « aisance aquatique » pour les publics adaptés. Une évidence selon elle. « J’ai cherché un côté innovant en donnant une coloration avec les IME et le sport adapté », détaille Coline Ladiray. « Comme nos apprenants n’ont pas de Licence APAS (Activité Physique Adaptée et Santé) et que l’accompagnement des jeunes en situation de handicap en milieu aquatique revient dans les préoccupations, j’ai demandé à la Ligue de Bretagne de Sport Adapté d’intervenir. Cette certification est un apport personnel et reste une initiation. Elle n’est pas obligatoire : c’est un module en plus des 4 UC à passer mais c’est un véritable plus pour encadrer des enfants en situation de handicap. »
Pendant deux semaines et jusqu’à vendredi dernier, les apprenants de 18 à 36 ans donnent des cours à des scolaires et à des membres d’IME (Institut Médico-Educatif) toute la journée à la piscine de Dinard. Ils ont en effet quatre créneaux le matin et trois l’après-midi, sur une amplitude horaire de 9h à 16h.
Depuis septembre 2023, les apprenants ont pu débuter leur formation BPJEPS (Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport) AAN avec seulement un brevet en poche. Avec cette formation qui se déroule à Dinard ou Brest, ils obtiennent un diplôme équivalent au baccalauréat, à raison de 35h par semaine partagé entre notre organisme de formation et la structure d’alternance (toutes les informations sont dans cet article). Une nouvelle promotion ouvrira d’ailleurs en septembre prochain sur ces deux sites bretons.
En partenariat avec la ligue de Bretagne de Sport Adapté
« Pendant l’animation de ces créneaux, les apprenants se rendent compte aussi de la réalité du terrain », poursuit Coline Ladiray. « Cela permet de remettre le cadre et de redonner les consignes. Ils ressortent fatigués mais grandis et grandement changés, avec une approche positive. A mon arrivée, j’ai souhaité apporter des nouveautés mais j’ai aussi trouvé important de conserver des bonnes choses présentes dans les anciennes méthodes. La richesse de la formation est qu’elle attire tout type de profils. Le certificat Aisance Aquatique est une démarche pédagogique mise en place par le Ministère des Sports. Chez Sport Bretagne, c’est inclus dans la formation pour que les apprenants aient le bagage en plus. Ils participent notamment à des classes bleues, une mesure gouvernementale qui vise à prévenir et lutter contre les noyades chez les jeunes enfants en proposant deux séances de natation par jour pendant une semaine. Pendant l’été, nos apprenants seront en structure à Paimpol, Coutances, Saint-Grégoire, Saint-Brice-en-Coglès, Combourg… »
Magali Stevant, Conseillère Technique Fédérale à la Ligue de Bretagne de Sport Adapté, en charge notamment de la coordination de l’organisme de formation de la Ligue, est intervenue pendant la certification. Les lundi 10 et mardi 11 juin, elle a présenté la structure et son public au cours d’une partie théorique plutôt riche. Et, la semaine suivante, les apprenants ont eu huit créneaux de 45 minutes avec sept membres d’un IME de Saint-Malo. « En aisance aquatique, il y a trois paliers et on cherchait à trouver comment atteindre le premier », explique Magali Stevant, qui fait partie des quatre salariés de la Ligue de Bretagne de Sport Adapté, qui compte par ailleurs 3000 licenciés, environ 75 à 80 clubs, 4 Comités Départementaux, organise 170 rencontres sportives par an, sensibilise 1 000 personnes et en forme 250 autres.
« La première semaine, nous avons fait des études de cas, avec trois profils différents : un déficient intellectuel, une personne présentant un trouble du spectre de l’autisme et une personne présentant des troubles psychiques. Sur notre public, les apprenants étaient plutôt intéressés. Quand j’ai fini la formation théorique, j’étais confiante sur leur capacité à encadrer. Ils avaient hâte de découvrir notre public et de travailler avec. Ils ont été plutôt pertinents ensuite. En fin de semaine, tous les enfants étaient bien dans l’eau. On a vu une belle évolution. Ils ont vraiment bien travaillé. Je suis allée les chercher pour qu’ils rendent les séances plus ludiques : je les ai questionnés pour qu’ils trouvent des réponses par eux-mêmes. L’objectif est que le jeune s’immerge dans l’eau. Ils sont allés chercher des jeux. Pour nous, c’est important de participer au développement du dispositif aisance aquatique : l’eau procure beaucoup de bien-être à notre public. Ça lui apporte de la tranquillité. Les établissements sont en recherche de cela. Et ça permet de lutter contre les noyades. »